Michael Milon

Michael Milon, triple champion du monde, au championnats du Monde de Rio en 1998

 

Michael Milon est né à Loches en 1971, près de Tours. C'est d'ailleurs dans cette région que Michael se trouvait le mieux.

 

Ses débuts dans le karaté

Michael débute le karaté à l'âge de 8 ans sous l'impulsion de son père qui voyait que son enfant était un inconditionnel de Bruce Lee. Mais pour divers problèmes, ses premiers club ferment. C'est toujours pour satisfaire la passion de son fils, que Michel, le père de Michael, décide de créer son propre club, qui existe toujours dans la ville de Loches. Michael effectuera d'ailleurs ses premières compétitions sous les couleurs de ce club.

 

Débuts en compétition

Ses débuts en compétitions se sont avérés difficiles notamment en combats ou Michael, toujours à la recherche de puissance, a du mal à contrôler ses coups. Néanmoins, cette frustration en combat ne l'empêche pas de s'exprimer en technique puisque vers l'âge de 14 ans en 1986, il remporte son premier championnat, qui le qualifie pour les championnats de France. Michel, son père, le filme durant cette compétition et Michael, qui finit 6ème pour sa première participation, se trouve beaucoup de défauts. Ceci le poussera à s'entraîner encore et encore dans des conditions draconiennes, dans le but ultime de laisser son empreinte dans le karaté.

Objectif atteint car l'année suivante, il finit troisième en coupe de France technique et vice champion de France, et à partir de l'année suivante, la première place ne le quittera plus. Jacques Tapol, alors chargé du recrutement dans les ligues, reste ébahi devant le talent de ce jeune compétiteur de 14 ans, et en fait le plus jeune sélectionné en équipe nationale.

 

La carrière internationale

Ce n'est cependant pas tout d'être sélectionné en équipe nationale, encore faut-il pouvoir s'exprimer sur le tatami. En 1993, suite à des désaccords avec Patrick Suard, la FFKAMA, décide ne pas le présenter à la Coupe du Monde qui se déroulait à Alger. C'est alors grâce à sa forte personnalité que Michael décide de prendre les devants et d'aller rencontrer les dirigeants de la FFKAMA, pour leur proposer un marché culotté : "Si je n'atteins pas mon objectif, vous n'entendrez plus jamais parler de moi !". Il fallait être sur du résultat pour lancer un défi pareil. Mais l'entraînement rigoureux de Michael et sa franchise ont incité les dirigeants à lui donner sa chance et de défendre les couleurs à Alger.

Sur place, il est peu considéré et ne trouve aucun soutien parmi ses coéquipiers, mais après avoir ébloui l'ensemble des compétiteurs (y compris les combattants), il se sent poussé et remporte ce premier titre mondial.

Cet exploit, il le réitérera à Rio en 1998.

En 2000, Michael, qui avait momentanément relâché le karaté pour des options cinématographiques et télévisuelles, décide de revenir à la compétition internationale mais en créant un effet de surprise. Malheureusement, avec son acharnement à l'entraînement, et en préparant un gala de démonstration, Michael est victime d'une déchirure des ligaments croisés qui risque de l'empêcher de conquérir son titre mondial. Avec acharnement dans la rééducation (Michael étant lui-même kinésithérapeute), il se remet d'aplomb et participe à ses derniers championnats du Monde, à Munich.

Six mois étaient peut-être un délai trop court pour permettre à Michael de conquérir la plus haute marche, mais c'est une deuxième place face au Japonais Abe qui honorera Michael, sachant que tous deux n'avaient qu'infime écart de points les séparant, et le troisième était à des années lumières.

 

Après-compétition

C'est en toute logique que Michael est devenu l'entraîneur de l'équipe nationale en kata après sa fabuleuse carrière internationale, mais en pouvant cette fois-ci s'accorder plus de temps pour sa seconde passion après le karaté : le cinéma. Il tournera Koan, un téléfilm très prometteur pour M6 en 2001, avec son ami Alain Figlarz. Il dirigera également une multitude de stages en France et en Europe.

Le 21 Mars 2001, la France entière sera terrassée d'apprendre la mort du roi du kata en France. Suite au surmenage du à ses occupations, Michael est décédé chez un ami karatéka à la suite d'un malaise cardiaque, à l'âge de 30 ans.

Il restera une référence inégalée à ce jour dans la technique en France et des compétitions et challenges sont organisés au nom de Michael Milon dans l'Europe entière aujourd'hui.